Bonjour Sébastien Hidalgo ! Nous sommes curieux : d’où venez-vous exactement ?
Sébastien Hidalgo : Je suis coach d’affaires basé au sud de Paris, entre Orléans et Montargis. Je suis originaire de la région parisienne, plus précisément de la Seine et Marne où j’ai grandi avec mes deux frères.
Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur à Caen, je suis arrivé dans le Loiret en 2010. J’ai passé dix ans dans l’industrie de l’énergie nucléaire. En changeant de poste régulièrement, j’ai pu explorer les différents aspects de la production et ai appris à devenir un manager, puis à coacher mes équipes.
J’aime être confronté à ce qui est nouveau, relever des défis, encore plus si cela demande un travail d’équipe. Cela correspond à deux convictions profondes, nous apprenons et évoluons toute notre vie et nous allons plus loin à plusieurs.
Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir coach ?
Sébastien Hidalgo : J’ai été certifié coach en 2021 mais j’avais déjà mis les mains dans le pot de confiture depuis un bon moment. Il ne manquait qu’une validation en fin de compte.
En réalité, le sujet m’intéresse depuis plusieurs années et continue de me fasciner.
Je suis un cartésien dans l’âme, quelqu’un qui analyse les faits pour y trouver une relation logique.
Pourtant, ce que nous prenons pour des faits n’est souvent qu’une interprétation émotionnelle de la réalité, et l’enjeu est de filtrer l’information pour arriver à des conclusions et à des décisions qui font sens. C’est mon travail en tant que coach – pousser les gens à réfléchir avec un angle diffèrent, pour les faire arriver à des conclusions avec lesquelles ils sont confortables.
Le coaching implique de faire confiance à un tiers, mais l’exercice vous redonne le contrôle.
Vos pensées et actions « logiques » passées ne sont plus aussi pertinentes que vous ne le pensiez.
Vos blocages ne sont plus des vérités établies.
Vous (re)devenez responsable de vos émotions.
Vos décisions sont davantage liées à votre état d’esprit – et il devient donc primordial d’aborder les enjeux avec un nouvel état d’esprit en béton.
En théorie, c’est simple. En pratique, ça ne l’est jamais, et se faire accompagner crée une réelle différence.
Comment expliqueriez-vous votre travail de coach d’affaires ?
Sébastien Hidalgo : Être entrepreneur, dirigeant d’entreprise ou manager implique souvent de travailler seul, voire de décider seul sur des enjeux pouvant concerner la survie de l’entreprise.
Parfois, cela signifie travailler beaucoup et souvent trop, rencontrer des situations inédites sans formation préalable…
En bref, cela fait des entrepreneurs une population qui a toutes les raisons de mettre des œillères et le nez dans le guidon, et on constate que les cadres dirigeants atteignent leur plafond de verre de plus en plus vite, et toujours plus fort.
Leurs efforts quotidiens sont consommés par l’entreprise, sans possibilité d’anticiper et encore moins évoluer.
Cette situation semble insupportable et pourtant dans les faits, il s’agit du revers de la médaille dont personne n’a conscience.
On se sent bloqué mais l’entreprise tourne (ou a tourné convenablement pendant un temps) donc le problème est externe à l’entreprise – inutile d’en parler.
Sauf que, non, le problème est sérieux, et il est interne, lié à vos croyances limitantes. Et c’est là que j’interviens en tant que coach d’affaires pour vous emmener – vous et votre entreprise, en réalité – au-delà de ce plafond de verre.
Soit la personne en a conscience mais ne sais pas par où commencer. Soit, sans vraiment pouvoir nommer le problème, il devient de plus en plus lourd à porter et la personne recherche un moyen de le solutionner.
Concrètement, en quoi consiste votre travail de coach d’affaires?
Sébastien Hidalgo : Bien qu’externe à l’entreprise, le coach d’affaires est de plus en plus perçu comme le bras droit des dirigeants.
Il est un partenaire de confiance pour l’entrepreneur. Il utilise des outils pour faciliter la réflexion et encourager son ‘coachee’ à travailler sur son entreprise, sur son management, sur ses process, et sur son organisation en général.
Sur, sur, sur, et non plus dans, dans, dans.
En général ces outils sont disponibles dans la littérature, à condition que vous ayez le temps de lire, comprendre et mettre en application le contenu de plusieurs dizaines d’ouvrages bien sûr.
Mais la véritable proposition de valeur du coach réside dans sa capacité à écouter et challenger la compréhension et la mise en application de ces principes par le dirigeant, qui est encouragé à pousser la réflexion jusqu’à ce que les choses soient suffisamment claires pour enclencher l’étape suivante et décider.
Chaque séance est un regard objectif posé sur l’organisation, ainsi qu’une bonne dose de mise en action.
Le client sait ce qui est bon pour l’entreprise et les croyances qui l’empêchent d’agir sont rapidement à court d’arguments. Je vous accompagne pour faire cela, car tout seul vous trouverez toujours quelque chose de plus « urgent » à faire.
On dirait que le métier de coach d’affaire est une vocation pour vous, n’est-ce pas ?
Sébastien Hidalgo : Je me suis intéressé au coaching lorsque j’étais manager, fortement occupé et certainement le nez dans le guidon. Mais j’ai pu changer d’état d’esprit, prendre du recul, m’ouvrir, gérer mon stress, changer mes pratiques, être plus efficace…
Cela m’a donné envie de partager mes acquis avec ceux qui ressentent le besoin d’évoluer et d’aller plus loin dans leur vie.
Pour moi, le coaching d’affaires est une méthode d’accompagnement qui peut parfois bousculer mais qui laisse à la personne la liberté de ses choix et donc les bénéfices de ses décisions.
Ce que j’aime particulièrement en tant que business coach, c’est voir mes clients changer d’état d’esprit. Lorsqu’ils ont ce moment de clairvoyance qui leur permet de grandir et d’avancer. L’effet sur le client est corrélé et a immédiatement un impact concret sur l’entreprise et vice versa.
C’est mon côté pragmatique, j’aime voir les effets du coaching se traduire dans la réalité observable.
Cela prend-il du temps ?
Sébastien Hidalgo : Vous seriez surpris de ce que l’on peut accomplir en deux à trois séances par mois.
Bien entendu, cela peut dépendre de l’implication et la facilité de chacun à assimiler des éléments nouveaux. Néanmoins, je dirai que pour le dirigeant qui a l’impression de rater quelque chose, l’effet est immédiat.
Par exemple, nous proposons systématiquement de réaliser une analyse SWOT permettant de faire un tour à 360° de l’entreprise. Je ne parle pas d’un SWOT d’école de commerce décousu, soyons clairs, mais d’un SWOT de l’organisation à part entière. La vue d’ensemble, la stratégie commerciale, l’utilisation des process, la résistance aux pressions extérieurs, le leadership, et l’utilisation (ou pas !) des leviers d’accélération classiques. Les réactions sont généralement immédiates !
On organise aussi régulièrement des ateliers très ludiques qui rassemblent les équipes autour de sujets précis – définition d’une vision et d’un message, team building, amélioration de process, amélioration du positionnement de l’entreprise…
Les sujets sont illimités, mais on arrive à des résultats ultra concrets en une, deux, trois journées. L’impact est immédiat et les équipes en sortent transformées.
Sur du plus long terme, on travaille aussi sur l’optimisation du temps et la performance des équipes. Mais faire économiser au patron deux à trois jours de travail par semaine prend autour d’une année à raison de deux sessions par mois.
Au final, le dirigeant dispose d’éléments concrets. Ils ne sont pas encore solutionnés, mais les problèmes sont identifiés. Et ce sentiment de maitrise du sujet met immédiatement le client dans un nouvel état d’esprit positif.
Concernant l’impact sur l’entreprise en tant que telle, il faut compter un à trois mois pour que les effets des premières actions soient mesurables en termes d’avancement vers l’objectif annuel visé.
En général, avec quel type de “coachee” travaillez-vous ?
Sébastien Hidalgo : L’entreprenariat est dynamique en France et que ce soit pour développer une idée innovante, répondre à un besoin spécifique, ou vivre de son métier, il y a des entrepreneurs tout autour de vous.
Une entreprise pour se développer passe par différentes étapes, ce qui requiert d’acquérir constamment de nouvelles compétences, et parfois un état d’esprit différent.
Souvent les entrepreneurs apprennent sur le tas, ils s’adaptent en essayant de répondre à ces nouveaux besoins. Dans le meilleur des cas, ils suivront une formation, mais ils n’en retiendront que la partie qu’ils auront appliqué immédiatement, l’instant n’étant pas propice pour le reste.
D’ailleurs, les astuces partagées sur le blog du MBA Accéléré de Impactified sont souvent décrites par nos clients comme étant bien plus pragmatiques et actionnables qu’un MBA en un ou deux ans – ça veut tout dire…
Vous intervenez auprès des équipes ?
Sébastien Hidalgo : Oui, régulièrement. D’ailleurs, si nos collaborations commencent souvent par le coaching du patron, la tendance est que le coaching de l’équipe dirigeante se met en place dans les six à huit mois, suivi plus tard par le coaching du mid-management.
C’est plutôt logique, en fin de compte, car ce qui fonctionne avec le patron en termes de performance et de réflexion d’ensemble fonctionne aussi parfaitement avec ses adjoints.
A mon sens, l’un des grands défis d’un entrepreneur (et incontournable pour une entreprise) est l’animation des équipes au quotidien.
De multiples questions accompagnent ce défi car soudain votre vision d’entreprise, la valeur que vous apportez en tant que dirigeant ne dépend plus uniquement de vous mais de votre capacité à communiquer vos motivations et à structurer votre organisation.
Être un bon professionnel ne suffit plus, vous devez développer des compétences de leader.
Ainsi, je travaille avec des dirigeants qui ont conscience que leur organisation a besoin d’évoluer pour s’adapter et rester performante.
Pour parler franchement ? Ils ont conscience d’avoir un trou au pantalon et ils ne veulent pas le voir s’agrandir. Mieux, ils veulent le faire disparaitre sans devoir changer de garde-robe. Et ils ont besoin d’un regard extérieur pour trouver comment s’y prendre au mieux.
Souvent, ils ne sont pas restés sans rien faire. Ils ont essayé d’autres méthodes : s’informer/ se former pour traiter le problème tout seul, mise en place d’une nouvelle approche… Mais si le constat est que le trou est toujours là, c’est que la méthode employée n’était pas la bonne.
Justement, comment décririez-vous votre méthode de coaching d’affaire ?
Sébastien Hidalgo : le coaching de dirigeant est avant tout une question de caisse de résonnance.
En premier lieu, le client n’est plus seul avec sa propre méthode, son résumé de formation ou ses réflexions. Il a un partenaire de confiance avec qui les partager, moi son coach. Et si les outils lui manquent, les outils Impactified entrent en jeu.
Ensuite, lorsque la personne s’engage à faire quelque chose, elle a un engagement envers moi et doit aller au bout. Je suis mes clients sur au moins un an, il est hors de question de trainer un sujet non traité lorsque quelqu’un vous tapote l’épaule toutes les semaines.
Je ne cherche pas à transmettre une connaissance générale sur un thème mais à proposer le cadrage adapté dont le coachee a besoin pour faire avancer son entreprise à l’instant adéquat. Mon but est d’enrichir la réflexion, d’aboutir à des yeux écarquiller qui exprimeront le mieux la valeur que la personne vient de recevoir.
Enfin, bien que je challenge volontiers mon interlocuteur, la décision finale reste la sienne et sera certainement la manière la plus motivante pour lui et la plus adaptée à son entreprise, son secteur, ses valeurs…
Concrètement, par quoi on commence ?
Sébastien Hidalgo : On commence toujours par décider de bouger pour soi-même. Je ne peux rien pour vous si vous ne voulez rien améliorer dans votre boite, c’est aussi simple que ça.
Ensuite on continue avec le SWOT dont je parlais plus haut, car c’est le seul moyen de voir où se trouve l’entreprise d’un point de vue interne, et de pouvoir identifier les opportunités qui sont pour le moment inexploitées bien qu’accessibles.
Puis la méthode Impactified vous fait creuser qui vous êtes, comment vous réfléchissez, et ce que vous voulez obtenir à moyen et long terme. Ce qui nous amène au fait de mettre des objectifs de travail noir sur blanc, d’un point de vue stratégique et opérationnel.
Selon ces objectifs, on travaillera ensuite sur l’organisation, le positionnement commercial, la stratégie de partenariats, l’optimisation du temps, la performance des équipes, ou encore l’optimisation des actifs de l’entreprise.
Au fur et à mesure, on fait aussi le point sur les progrès, et on ajuste.
Vous faites des plans d’affaire ?
Sébastien Hidalgo : Oui et non. Si une entreprise a besoin de mettre en place un plan d’affaire, je dispose des outils pour obtenir un résultat efficace en peu de temps.
Cela étant dit, mon rôle est de faciliter la réflexion et de provoquer des réactions – il n’est pas de rédiger un plan d’affaire à la place de mon client.
Le mot de la fin ?
Sébastien Hidalgo : Les coachs d’affaires sont très courants aux Etats Unis où les entrepreneurs et dirigeants assument et revendiquent de faire appel à un coach pour avancer plus vite.
Je vois cette tendance apparaitre doucement en France et suis très excité de pouvoir y participer, cependant le gros du travail dépend de la volonté des clients à bouger pour eux-mêmes. Et sur ce point, je ne peux malheureusement pas faire beaucoup. C’est à vous de jouer !
